Le moins qu'on puisse dire, c'est que mon voyage subit un sérieux coup d'arrêt actuellement. Vendredi 22 juillet, des vis de mes sacoches avaient sauté sur la route de gravier de Dettifoss, mettant en danger leur fixation au porte-bagage avant. Il faut dire que Sleipnir avait été secoué comme jamais à cause des déformations de la route sous forme de vaguelettes, sur 20 à 30 kms. J'avais néanmoins pu atteindre le camping sans qu'elles décrochent. Samedi 23, aller-retour en auto-stop à Egilstadir, ville la plus proche distante d'une centaine de kms. J'avais pu réalisé une réparation dans un magasin d'outillage. Dimanche 24, opération lessive. Mais pendant mon absence, quelqu'un eut la bonne idée de couper la machine avant que mon linge soit rincé et essoré. Le sèche-linge ne fonctionnait qu'à moitié, se mettant en arrêt toutes les 5 minutes à cause d'un défaut d'électricité. Impossible de faire sécher dehors vu la météo, j'ai passé la journée et la soirée à tout faire sécher. Lundi 25, enfin je peux repartir, je m'élance à l'assaut des pistes en direction du lac Askja. Mes réparations de fortune ainsi que les fixations des sacoches lâchent définitivement au bout de 30 kms. J'ai encore de quoi réparer, mais à quoi bon si ça cède à nouveau ? Je serai juste encore plus loin de tout et je n'aurai plus de pièces de rechange quand ça arrivera. J'arrête donc une voiture, le couple Suisse se rend justement au camping et ils embarquent mes sacoches et une partie de mes autres affaires. Ainsi allégé, je réalise les 30 kms retour. Malgré tout, 60 kms de secousses à un rythme inférieur à 10 km/h, je suis épuisé. Aujourd'hui mardi 26, je me suis autorisé une grasse mat' jusqu'à 11h. Je vais rester au camping afin de réparer à nouveau, j'ai juste le bon nombre de pièces, et réfléchir à la poursuite de mon voyage. Je sais déjà que je dois renoncer au volcan Askja et à la baignade dans son lac de cratère à 22°C. Je vais devoir renouer avec le bitume jusqu'à Egilstadir, sans secousses les sacoches devraient tenir, et effectuer une meilleure réparation là-bas. Mais je ne repartirai que demain, mercredi 27. Seuls points positifs que je trouve dans l'histoire : le camping où je me trouve est très accueillant, affronter les pistes vu les conditions météorologiques aurait été extrêmement éprouvant, et je vais arriver dans les fjords de l'Est avec au moins 5 jours d'avance, ce qui me laissera plus de temps pour explorer cette région ainsi que le Sud. Mais qu'il est dur de renoncer à une traversée des Highlands ! Depuis le début du voyage c'était un de mes objectifs majeurs, et une fois à Egilstadir je n'aurai plus le temps de revenir en arrière. C'est aussi la première fois que je suis forcé de passer 5 nuits de suite au même endroit, alors évidemment ce coup d'arrêt porte également un coup au moral. Que je déteste rester immobile, avec cette sensation de ne pas avancer ! Vivement demain que je puisse me remettre en selle.