Patreksfördur remporte haut la main le titre tant convoité de ville de la poisse. Encore de la pluie et du vent de face, j'ai commencé par grimper un col avec une pente à 8% sur plusieurs kms. Après cette épreuve, je voulais trouver à Patreksfördur la maison des pirates, où il y a des expositions sur le thème et où on peut boire un café. Pas de bol, elle n'existe plus. Je me dirige vers un autre café, une vis du porte-bagage avant saute. Heureusement il y a un garage, on me fait la réparation très gentiment et gratos. Je finis par prendre mon café, je m'aperçois que j'ai perdu mes lunettes. Je refais les endroits où je suis passé, tout est fermé maintenant. Bon tant pis, elles étaient tordues, me tombaient tout le temps du nez, et j'ai emmené ma paire de rechange. Le vent s'est mué en tempête, trois rafales me mettent trois fois à terre avec Sleipnir. Impossible de finir mon étape dans ces conditions, je me replie dans la cuisine du camping local, où j'attends jusqu'à trois heures du matin que le vent se calme avant de repartir. Un cycliste suédois s'est également réfugié ici, il est encore plus poissard, sa tente qui était déjà dressée s'est brisée en deux sous l'assaut du vent. J'arrive finalement à Talknafjördur vers 4h du matin. Aujourd'hui je m'aperçois que j'ai perdu la tasse de rando qu'on m'avait offerte et qui était accrochée par son mousqueton à une sacoche, probablement lors d'une des chutes. Et mon poignet droit me fait mal, j'ai dû me le fouler légèrement en tombant ou lorsque je retenais le vélo pour qu'il ne soit pas emporté par le vent. Quand je vous dit que Patreksfördur est la ville de la poisse !